Les troubles de la personnalité
Les traits de personnalité sont relativement stables dans le temps et définissent un fonctionnement psychologique, une perception de l’environnement et une façon de gérer ses relations interpersonnelles dans la société humaine. Lorsque ces traits sont pathologiques, il s’agit de troubles de la personnalité qui constituent un groupe de maladies mentales.
Les troubles de la personnalité représentent une modalité durable de l'expérience vécue et des conduites / comportements qui dévient notablement de ce qui est attendu dans la culture de l'individu.
Cette déviation est manifeste dans au moins deux des domaines suivants :
-la cognition (perception de la vision de soi-même, d’autrui et des événements)
-l’affectivité (c'est-à-dire la diversité, l'intensité, la labilité et l'adéquation de la réponse émotionnelle)
-le fonctionnement interpersonnel
-le contrôle des impulsions.
Ils impliquent des schémas de pensées et des modèles de fonctionnement comportementaux rigides et malsains ou mal adaptés car ils vont provoquer une souffrance chez la personne et/ou chez autrui ainsi qu’une perturbation significative dans les relations sociales. Une personne atteinte d'un trouble de la personnalité présente donc des difficultés à percevoir les situations et les personnes de manière équilibrée ou raisonnée. Cela entraîne pour la personne concernée des problèmes importants et des limitations dans les interactions, les activités scolaires, sociales et professionnelles.
Actuellement, les troubles de la personnalité sont conceptualisés dans une perspective plus large qui inclut à la fois :
-Le caractère (acquis).
-Le tempérament (inné).
-Le caractère fait référence aux influences acquises, psychosociales, sur la personnalité. Il reflète la dimension psychologique de la personnalité. Le caractère se forme en grande partie grâce au processus de socialisation, en particulier en ce qui concerne la coopération, et au processus de miroir qui favorise le développement de l'image de soi et au sens du but de la vie: c'est-à-dire l'auto-transcendance et l’auto-responsabilité.
Le caractère comporte trois dimensions quantifiables : l’auto-direction ou la responsabilité personnelle, la coopération et le dépassement de soi.
Les différentes formes :
Elles sont regroupées dans la littérature et le DSM5 en 3 clusters :
Cluster A : regroupe les personnalités qui ont en commun des caractéristiques psychotiques :
Paranoïaque : méfiance et suspicion.
Schizoïde : désintérêt envers les autres.
Schizotypique : idées et comportement excentriques.
Cluster B : regroupe les personnalités qui ont en commun l’hyperémotivité et les comportements impulsifs :
Antisocial : irresponsabilité sociale, mépris pour les autres, fourberie et manipulation.
Borderline : refus d'être seul et dysrégulation émotionnelle.
Hystérique : recherche d'attention.
Narcissique : estime de soi sous-jacente déréglée, fragile et mégalomanie.
Cluster C : regroupe les personnalités qui ont en commun l’anxiété :
Évitant : le sujet évite les contacts interpersonnels car il est sensible au rejet.
Dépendant : soumission et nécessité d'être pris en charge.
Obsessionnel-compulsif : perfectionnisme, rigidité et obstination.
Il est à noter, qu’il existe aussi une classification internationale des troubles de la personnalité issue des travaux de l’OMS : la CIM-11 (Classification Internationale des Maladies) ou ICD-11 (International Classification of Diseases). La CIM-11 utilise cinq domaines de caractères :
Affectivité négative (6D11.0).
Détachement (6D11.1).
Dissocialité : antisociale (6D11.2).
Désinhibition (6D11.3).
Anankastie ou obsession (6D11.4).
Selon cette classification, la personnalité borderline ou état limite n'est pas un trait en soi, mais une combinaison des cinq traits avec une certaine sévérité.